Le projet Radio Foresta, en bref.

Construire ensemble un autre récit des quartiers Nord de Marseille, voilà l’objectif de Radio Foresta. Cette webradio participative implantée au cœur de cette zone populaire de la cité phocéenne a pour ambition de permettre aux habitants de prendre part au récit de leur territoire, de faire entendre les histoires, la mémoire et les évolutions des 15ème et 16ème arrondissements de Marseille. Radio Foresta racontera les quartiers Nord en y laissant traîner ses micros, en formant ses habitants à l’expression radiophonique qu’elle soit journalistique ou artistique, en organisant des émissions ouvertes lors des événements qui rythment la vie de ce secteur… Le projet dont le but final est la gestion intégrale de la webradio par les habitants, évoluera au gré des envies de ces derniers.

Contact :  radio@parforesta.org

Carte sonore

Survolez la carte et cliquez sur les ronds jaunes ou rouges pour découvrir les témoignages d’habitants, de travailleurs et des porteurs du projet Foresta. Une série d’entretiens pour comprendre la richesse de ce territoire et les enjeux liés à son aménagement.
Pour vous baladez sur le parc en plein écran, c’est par là.

Les Fondamentaux

Mémoire – L’histoire des terrains Foresta constitue un récit commun du territoire. Le patrimoine du bassin tuilier notamment, est peu valorisée par les acteurs traditionnels du tourisme à Marseille. Il est pourtant un socle majeur de l’histoire des industries et du travail de la ville et il très largement documenté, partagé et incarné par des acteurs associatifs, des habitants, des artistes.

Paysage – La coulée verte a la particularité d’être un espace très modifié, en partie aménagé, et en même temps d’être resté ou redevenu “sauvage”. Alors qu’il est en grande partie artificiel, ce paysage a la puissance non seulement de sa vue sur la rade, mais aussi de sa capacité à évoquer le “terroir marseillais”, cette “ville campagne” si caractéristique de Marseille. C’est aussi un espace de cheminements, avec de nombreux accès ouverts, sans barrière. Il s’agit de révéler la puissance du paysage, composer avec ce qu’il est et inviter à l’exploration.

Territoire – La coulée verte représente 20 hectares d’espaces verts en milieu urbain, dans une ville manque d’espaces naturels valorisés et praticables par tous. Repéré comme un espace remarquable par plusieurs équipes dans le cadre de la consultation urbaine pour la Métropole, la préservation de ce site et son affectation enfin assumée en tant que parc public seraient à la fois une amélioration du cadre de vie des habitants des quartiers nord, une reconnexion entre des quartiers aujourd’hui fragmentés spatialement et socialement, et une invitation à regarder ces quartiers dans leur centralité métropolitaine.

Hospitalité – À force de se percevoir comme disqualifiés, de vivre les fractures sociales, les quartiers nord ont développé aussi un désir de l’autre, de sortir de l’entre-soi et par là même, un vrai sens de la convivialité, nourri aussi de traditions ouvrières ou culturelles où l’hospitalité était une valeur éprouvée. Accueillir, être accueilli. A Marseille, l’histoire s’est construite avec l’hospitalité des habitants.

Usages existants – Au fil des années, le vide de la Coulée verte a généré des usages spontanés : cueilleurs d’asperges, joggers, petits explorateurs et grands aventuriers du quotidien, clients pédestres de Grand Littoral, des randonneurs à cheval, et amateurs de motos et de quads. Ces usages constituent aujourd’hui autant de pistes pour le développement de futures activités : le sport et la randonnée, la botanique et le jardinage, le jeu et l’exploration, les animaux et la biodiversité, en prenant le partir d’utiliser au mieux les caractéristiques du site, notamment sa pente.

Production locale – Fort de ses 20 hectares ensoleillés, Foresta a vocation à être également un lieu de production locale, non seulement de lien social, mais aussi d’énergie, de légumes… et d’activités économiques qui pourront contribuer directement à l’existence du projet. Une surface de près de 3000 m² sera mise en maraîchage, à mi-chemin entre permaculture et techniques agricoles traditionnelles (culture en terrasse, plantation de vigne de Séon).

Organisateurs et contributeurs

Une expérience proposée par Yes We Camp, la coopérative Hôtel du Nord, en partenariat avec la société Résiliance, propriétaire du terrain et avec les contributions ou participation du Bureau des guides du GR2013, du collectif Safi, de la Gare Franche, des associations Ancrages, Images et Paroles Engagées, Arènes, Espigaou, les jardins partagés du Belvédère, des CIQs riverains, des centres sociaux de Campagne Lévêque, Del Rio, du Collège Barnier, et d’artistes et habitants des quartiers.

 

L’histoire du site

Il était une fois au nord de Marseille un site exceptionnel, une colline argileuse au dessus de la mer. Longtemps, on y a cultivé la vigne et prélevé la matière première pour des ateliers de poterie. Au XIXe siècle, la colline a renoncé peu à peu à ses activités agricoles et artisanales pour alimenter les tuileries du bassin de Séon et accueillir des quartiers industrieux et populaires.

Le château du Marquis de Foresta surplombait la colline jusqu’à ce que les batteries allemandes du Frioul le bombardent en 1944. L’exploitation de la carrière avait alors cessé et la pinède bastidaire où les familles du quartier venaient pique-niquer le dimanche est devenu un terrain d’aventures entre les ruines.

Quelques décennies plus tard, le projet de centre commercial Grand Littoral redessine les pentes et le paysage. L’espace en contrebas devient “la coulée verte”, identifiée dans les plans d’urbanisme comme grand site à vocation sportive ou de loisirs. Mais le temps semble se suspendre pour ces terrains qui, en dépit de ces intentions, sont depuis des années à la limite de l’abandon.

L’histoire se remet en marche en 2015  avec l’acquisition de ces terrains par la société Résiliance. Leur rencontre avec le collectif Yes we camp, puis avec la coopérative d’habitants Hôtel du Nord et l’équipe du Bureau des guides du GR2013 crée les conditions pour proposer une utilisation collective et expérimentale de ces 16 hectares à ciel ouvert.

De nombreuses balades et rendez-vous collectifs ont permis peu à peu d’imaginer et de tester l’idée d’un parc, espace de loisirs mais aussi outil pour produire, partager et apprendre à partir des ressources locales et avec ceux qui vivent là.

Après plus d’un an de négociations, nous avons obtenu le soutien financier du Feder (fonds européen) et signé une convention d’occupation de huit ans, à compter de juillet 2018, avec Résiliance, la société propriétaire du site. Cela nous permet de reprendre le fil de l’histoire et de commencer, dès cet hiver, la mise en place des outils communs sous la forme du hameau, lieu dont la construction progressive commencera en avril 2019.

Foresta ce n’est pas fini, Foresta ça commence !